SPIRITUALITÉ

SPIRITUALITÉ

Je ne suis pas baptisée et je n’ai pas reçu d’éducation religieuse particulière si ce n’est des lectures adaptées pour enfant comme la Vie de Jésus par Alain Decaux. Il m’est arrivé de feuilleter la Bible, le Coran, l’Ancien Testament comme si je lisais des contes.
C’est mon éducation musicale qui m’a amené à chanter Messe, psaumes, Requiem et donc à fréquenter beaucoup d’églises et à côtoyer la culture chrétienne.
Puis en grandissant, j’ai lu quelques livres du Dalaï-Lama issu de la bibliothèque de ma mère, aujourd’hui dans la mienne. J’ai même suivi des stages de méditation bouddhiste. Il m’est également arrivé d’échanger longuement avec des catholiques concernant leurs foi et vision de Dieu.
Je ressens quelque chose qui ressemble, je crois, à de la foi mais je ne lui ai donné ni de nom ni de visage, plutôt un Amour infini pour la Nature, son énergie, Gaïa peut-être, le Grand Tout c’est sûr. Ce qui est certain, c’est que j’ai la foi et je respecte toutes les personnes qui ont foi en différentes formes pourvu qu’elles aient du respect pour les autres.
Un jour, en cours, j’ai lu ce texte et une élève m’a demandé si j’avais une visée religieuse en le lisant. Je n’en avais aucune, j’ai répondu que ce texte était pour moi spirituel et donc universel. J’adhère complètement à la vision spirituelle des méditants de pleine conscience : une spiritualité laïque, sincère et profonde. Le chemin du yoga me permet de continuer dans cette direction et de m’y épanouir.
 
Je partage avec vous ce merveilleux texte tiré des “Contes des sages de l’Inde” de Martine Quentric-Séguy.
 
” Empreintes
L’homme était mort, raide, lavé, enveloppé de linges blancs. Son esprit dérivait dans l’entre-deux étrange qui suit le sombre plongeon. Il venait de quitter une vie, une histoire, un monde. Tandis qu’il s’engouffrait dans la spirale lumineuse qui se matérialisait au fur et à mesure devant lui, son aventure humaine lui revint à l’esprit. Il la vit semblable à des pas s’imprimant sur le sable, légers quand la vie était simple ou pétillante de joie, lourds et profonds les jours de détresse. Son attachement à Dieu n’avait jamais failli, il avait vécu en état de mémoire permanente. Il n’avais jamais oublié l’Être.
Aussi le Seigneur l’avait accompagné partout. Il vit sa trace à côté de la sienne. Il sourit. Puis, contemplant encore son chemin, il s’aperçut que la double trace d’empreintes n’était pas constante. Dieu avait traversé avec lui ses bonheurs, mais les jours de malheur, lui, l’humain, le pauvre homme, avait dû cheminer sans compagnie aucune.
Son âme à l’agonie interpella Dieu :
– Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné? Vois comme j’étais mal, comme j’étais seul!
Dieu, toujours près de lui, répondit :
– Regarde mieux la forme des pas : quand tu étais joyeux, j’étais près de toi, mais quand tu souffrais, que tu t’épuisais à affronter les difficultés du monde et ne tenais plus debout seul, je te portais! “